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lettre, le gouverneur demandait à Baily, de traiter ce missionnaire, avec tous les égards voulus. Il remit aussi à des Groseilliers une lettre qui lui venait de son gendre.

Le zélé missionnaire, était parti de Québec, avec le gendre de des Groseilliers, et trois autres Français, pour se rendre à la Baie. Les difficultés du voyage, et la crainte des tribus sauvages, avaient fini, par décourager ses compagnons, et ils étaient retournés sur leurs pas.

Baily, crut que ce religieux n’était pas étranger au mécontentement, qui régnait parmi les sauvages, à l’endroit des Anglais. Il le retint dans son fort et résolut de l’amener avec lui, en Angleterre.

Il crut, que des Groseilliers entretenait des rapports secrets avec ses compatriotes, au détriment de la Cie, et conçut de graves soupçons sur sa fidélité. Le 22 Septembre 1673, le Capt. Gillam, parut dans la Baie, amenant sur le « Prince Rupert, » le successeur de Baily, M. William Lyddell.

Des Groseilliers, aurait donc hiverné dans ces parages, durant l’année 1672 à 1673. Radisson était-il avec lui ? Il n’en est fait aucune mention.

C’est vers ce temps là, qu’il épousa Lady Kertk, fille de Sir John Kertk. Il est probable qu’à cette époque, il passait en Angleterre, sa lune de miel.

Il est certain que de 1668 à 1674 Radisson fit au moins, deux voyages à la Baie d’Hudson. Il pourrait se faire, qu’il en fit davantage.

Malgré l’influence de son beau-père qui était membre du bureau de direction de la Cie, Radisson se vit négligé. D’un autre côté, la fidélité de des Groseilliers était considérée, comme chancelante. Les principaux officiers de la Cie, jaloux de leur mérite, les traitèrent tous deux indignement.

Humiliés et déçus dans leurs espérances, ils se disposèrent à abandonner ces ingrats, qui s’enrichissaient de leurs travaux.

C’est là, d’ailleurs, l’histoire de tous ceux qui désertent le drapeau de leur patrie.

On les cajole et les caresse, tant qu’on en a besoin, pour les rejeter ensuite avec mépris, comme des instruments inutiles.