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Une fois rendus au petit lac, le froid se mit à sévir, avec autant de rigueur que durant l’hiver.

Les provisions furent bientôt épuisées. Les sauvages se virent réduits, à se nourrir d’écorce et de cuir.

La famine devint si grande, que 500 personnes moururent faute de vivres.

Enfin les beaux jours commencèrent à luire et dans trois jours, toute la neige disparut.

Peu de temps après, arrivèrent 8 délégués de la célèbre nation des Nadonéseronons.

Sans nous expliquer pourquoi, Radisson, nous annonce à cette partie de son récit, qu’à l’avenir, il désignera ces sauvages, sous le nom de « Nation du Bœuf. » On peut conjecturer néanmoins, qu’il leur donna ce nom, parcequ’ils se livraient surtout à la chasse des troupeaux de buffles, qui constituaient leur principale nourriture. Ils lui offrirent des présents consistant en avoine, maïs, peaux de buffle et de castor blanc.

Des envoyés de 18 nations différentes se rendirent au petit lac. Ils tinrent un grand conseil, auquel assistaient plus de 500 sauvages.

Ils décidèrent de construire un grand fort, qui devait être l’emporium de la traite du Nord-Ouest. Ils se mirent immédiatement à l’œuvre et l’achevèrent en très peu de temps.

Il était carré et dominait un monticule ; en sorte qu’on pouvait l’apercevoir de loin.

Ce poste, dans l’idée de nos découvreurs, devait être permanent. Ils espéraient pouvoir établir des rapports non-interrompus avec ce fort, et y déposer des marchandises, destinées à alimenter la traite, dans tous les environs.

Quelques jours après, arriva un parti des « Anciens ». Ils se présentèrent en grande pompe et admirablement parés. Ils avaient la figure tatouée de mille couleurs, les cheveux noués en touffe sur la tête et ornés de plumes d’aigle et de corbeau. Ils portaient une longue robe blanche, faite de peaux de castor et un couteau poignard d’un pied et demi de longueur.

Leur principale nourriture, durant l’hiver, consistait en riz, qu’ils faisaient bouillir dans des vases en cuivre.