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dormir sans avoir de sentinelle au guet, vu que les Iroquois ne se rendaient que rarement jusque là.

Il s’enthousiasme à la vue des beautés sauvages de ce lac immense. Ses descriptions exagérées se ressentent de l’état d’exaltation de son esprit. C’est ainsi qu’il prétend avoir vu des masses de cuivre pesant 100 lbs, et des montagnes de sable si élevées, qu’un homme au sommet, ne paraissait guère plus gros qu’un corbeau. Il raconte qu’un jour, 50 monticules de sable, furent transportés par une tempête d’un côté d’une baie, à l’autre etc. La description féerique, qu’il donne, d’un énorme rocher qu’il rencontra sur les bords de ce lac, est des plus curieuses.

Un énorme rocher s’avance, dit-il, au milieu du lac, comme un monstre géant qui garde cette rive.

Il est coupé à pic, et d’une hauteur étonnante. Les vagues qui viennent se briser à ses pieds, ont fini par l’attaquer. À force de lui déchirer les flancs, les flots se sont creusés une caverne, dans laquelle ils viennent s’engouffrer.

Cette caverne ressemble au portique d’un édifice. Lorsque le lac est agité, par la tempête, une voix lugubre s’échappe de l’intérieur de ce rocher, qui glace d’effroi, le pauvre voyageur, qui l’entend pour la première fois. Les sauvages effrayés, lui offrent des sacrifices, pour apaiser les mauvais Manitoux, qui président à cet endroit.

Radisson, lui donna le nom de « Portique de St. Pierre. »

Il côtoya le lac Supérieur presque tout l’été et rencontra des Christineaux auxquels il fit des présents. Il se fit escorter par plusieurs bandes, avec lesquelles il se lia d’amitié.

Il parvint enfin à une baie d’environ 10 lieues.

À quelque distance de là, s’élevait un cap en forme de pyramide et fort élevé. Les sauvages qui l’avaient guidé, lui apprirent que leurs femmes se trouvaient à cinq jours de marche de cet endroit ; mais ils lui dirent en même temps que la navigation était très difficile et qu’il lui faudrait faire de longs et de nombreux portages.

Nos découvreurs, décidèrent de se reposer à cet endroit, pendant que leurs sauvages iraient visiter leurs