Page:Prud'homme - Notes Historiques sur la vie de P E de Radisson, 1892.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

voyages, dormait profondément lors du départ de ses compagnons. Ces derniers ne s’aperçurent pas de son absence. Il ne se réveilla que le lendemain. Il erra pendant 14 jours, se mourant de faim. Des sauvages amis, le recueillirent et l’amenèrent à Trois-Rivières, où le gouverneur le constitua prisonnier. Les habitants lui rendirent sa liberté.

Nos découvreurs, rencontrèrent quelques jours après sept bateaux d’Octanacs, qui se rendaient eux aussi, au lac Supérieur. Ils ne pouvaient venir plus à propos. Ce renfort leur fut d’un grand secours. Il s’agissait en effet, pour eux, de briser la ligne d’Iroquois, qui rayonnaient tout autour de la colonie, et interceptaient partout les passages.

À cette époque, il était impossible de s’aventurer sur le St. Laurent, sans avoir maille à partir avec eux. Ils surgissaient de tous côtés, comme par enchantement, guettant le premier venu, pour lui courir dessus. Il ne se passait pas de jour, sans que nos découvreurs aperçussent quelques canots ennemis, sillonnant le fleuve ou se hâtant de se porter sur la rive, pour les attendre au passage.

Afin de se protéger contre leurs traits, nos voyageurs avaient rangé, sur les bords de leurs canots, des peaux de castor, en guise de rempart. De temps à autres, lorsque les Iroquois se concentraient en forces trop considérables, il leur fallait débarquer, près du premier bois venu, se fortifier le mieux possible et soutenir un siège qui durait quelquefois, plusieurs jours.

Ces petits engagements étaient souvent, assez meurtriers. C’est ainsi, que dans l’un d’eux, les Iroquois, laissèrent 16 morts sur la plage.

Chaque fois, qu’un Iroquois tombait entre leurs mains, les Octanacs s’empressaient de le dépecer et de faire bouillir sa chair, pour la dévorer avec un appétit féroce. En passant près de la chute Niagara, ils eurent la curiosité, à l’instar des touristes modernes, d’aller visiter les cavernes qui se trouvent sous la chute. Ils traversèrent le lac Érié, que Radisson appelle « lac des Castors » et remontèrent la rivière Ste. Claire à laquelle Radisson donne le nom de « Sorciers ». Parvenu au lac Supérieur, il nous apprend, qu’ils purent