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dre le contraire. Je parle ici, avec connaissance de cause. »

Au printemps, deux missionnaires partirent pour le Nord. Ils se proposaient, dit Radisson, de se rendre à la mer du Nord, en remontant le Saguenay, mais ils rencontrèrent de telles difficultés, qu’ils furent contraints de rebrousser chemin.

Radisson, semble indiquer ici, l’expédition, entreprise en 1661, par les RR. Pères Dablon et Druillètes et dont faisaient partie, Michel Leneuf de la Vallière, Denis Guyon, Desprès Couture et François Pelletier.

Il ne savait trop, que faire, en face des défenses formelles du gouverneur, lorsqu’arrivèrent, au mois d’août (1661) sept bateaux, conduits par des sauvages de l’Ouest. Comme ils avaient déjà eu des rapports avec lui, ils l’invitèrent à les suivre. Ne pouvant plus y tenir, il résolut de braver le gouverneur et de partir quand même.

Il fut donc décidé par des Groseilliers et Radisson qu’ils accompagneraient les sauvages, et s’éloigneraient clandestinement avec eux, afin de tromper la surveillance du gouverneur.

Ils donnèrent rendez-vous, à leurs compagnons, sur le lac St. Pierre, à 6 lieues de Trois-Rivières.

Les sauvages, devaient se tenir cachés, dans des hautes herbes, sur le bord du lac, à un endroit convenu, et attendre leur arrivée.

Des Groseilliers, était à cette époque, capitaine à Trois-Rivières et comme tel, il était en charge des clefs du fort.

Ils quittèrent le fort, vers minuit. La sentinelle qui montait la garde ce soir là, en voyant son capitaine, les laissa passer et leur souhaita un bon voyage.

Ils étaient trois ; Radisson, des Groseilliers et un nommé François LaRivière.

Impatientés de leur retard, les sauvages avaient fini par quitter leur retraite. Nos voyageurs les rejoignirent à trois lieues du Fort Richelieu.

Ce pauvre LaRivière, n’alla pas loin dans cette expédition. Quelques jours après leur départ, ayant aperçu plusieurs canots Iroquois, ils se cachèrent dans un bois, et partirent pendant la nuit.

LaRivière, qui était peu habitué aux fatigues de tels