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pour retourner à Montréal. Ils étaient suivis d’un grand nombre de sauvages. Du lac Huron, ils suivirent ce qu’ils appellent la route du nord et atteignirent la rivière Ottawa. À 30 lieues en deçà du Calumet, leur parti tua plusieurs bœufs sauvages, dont ils se régalèrent abondamment.

Deux jours, après avoir passé les rapides du Calumet ils furent attaqués par les Iroquois. Ces derniers, les tenaient constamment en alerte. Un jour, ils furent obligés de se retrancher derrière des abattis d’arbres et de se couvrir de peaux de castor, pour échapper à leurs coups. Ils subirent un véritable siège, et ne réussirent à repousser leurs assaillants, qu’après en avoir tué un grand nombre.

Les Iroquois devaient être très nombreux, puisque Radisson était accompagné de 500 sauvages. Il peut se faire que les Iroquois qu’il rencontra, étaient les mêmes, qui venaient de s’emparer du fort du brave Dollard et de ses 17 compagnons.

Je crois, que ce que rapporte Radisson dans son quatrième voyage, au sujet de ce glorieux fait d’armes, devrait trouver sa place, ici. La suite de son récit, semble, d’ailleurs ici interrompu, tandis que dans son quatrième voyage, le même événement, est rapporté comme un morceau détaché. Nos deux voyageurs arrivèrent au Long Saut, 8 jours après cette sanglante affaire, c’est à dire, le 29 mai 1660.

Ils visitèrent le fort. Radisson donne un récit circonstancié de cette héroïque défense d’une poignée de braves, contre plus de 800 Iroquois. Il raconte qu’un seul Français survécut à la prise du fort.

Les Iroquois l’amenèrent dans leur camp. Ayant aperçu près de lui un pistolet, il le saisit et tua le premier Iroquois qui se présenta. Alors, ils le saisirent et le brûlèrent sur l’heure. Les cadavres des Français et des Algonquins, furent attachés à des poteaux échelonnés le long de la rivière. Ce sont là, les seuls détails importants qu’il donne, sur ce combat héroïque.

Nos deux voyageurs arrivèrent enfin à Montréal. De là, ils se rendirent à Québec avec leurs 500 sauvages. Leur arrivée fut saluée comme une bonne aubaine, et un événement remarquable. Le gouverneur en voyant un si grand nombre de sauvages, venus de si loin