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Parvenus au lac Huron, leurs compagnons de voyage se séparèrent d’eux et continuèrent leur course vers l’Ouest. C’était dans cette direction, que demeurait la nation à laquelle ils appartenaient.

De leur côté, Radisson et des Groseilliers se dirigèrent vers le sud. Quelques Hurons et Octanacs consentirent à les accompagner dans cette expédition.

La plupart des découvreurs de l’Amérique du Nord, semblent n’avoir pu deviner l’immense étendue de notre continent. On est presque tenté de croire qu’ils voulaient le rapetisser, afin de pouvoir le parcourir plus facilement. D’ailleurs, c’est naturel pour le voyageur de toujours se croire prêt d’arriver au terme, suivant cet axiome anglais « The wish is father of the thought ; » C’est ainsi que Radisson s’imaginait rencontrer, dans le voisinage du lac Huron, une rivière qui le conduirait promptement au rivage de la mer.

Les premières tribus, dont nos voyageurs firent connaissance, furent les Pontonatemick et les Panoestigonce. Cette dernière, comme son nom l’indique, habitait autrefois le Saut Ste. Marie, d’où elle avait été repoussée par les Iroquois.

Pendant l’hiver ils firent alliance avec les Escolecke, ou nation de feu, et visitèrent quelques partis de guerre de cette nation, au printemps de 1659.

Ces sauvages n’avaient jamais vu de blancs. Ils les accueillirent avec de grandes démonstrations de joie, qui n’était pas, cependant, tout à fait désintéressée. Ils espéraient, en effet, que nos deux découvreurs pourraient leur être d’un grand secours dans leur guerre avec une nation appelée Nadonéceronon. Cette dernière tribu parlait une langue, dont l’accent se rapprochait beaucoup de l’Algonquin. La première partie de leur nom « Nadone » accuse en effet une origine Algine.

Les Escolecke avaient des rapports avec les Christineaux, avec lesquels ils échangeaient des provisions et des fourrures. Pendant l’été, les Christineaux vivaient près du littoral de la Baie James. Lorsque les froids de l’hiver commençaient à se faire sentir, ils se retiraient dans l’intérieur du pays et erraient ça et , près des grands lacs.

Les Escolecke, avaient subi le sort des autres nations. Ils avaient occupé d’abord, la partie orientale du lac