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il rencontra son beau-frère des Groseilliers. Ce dernier avait visité le lac Huron, l’année précédente. Ils causèrent longuement de leurs voyages respectifs et dès le mois de mai 1658, ils décidèrent de partir ensemble pour une longue expédition, dans le but de découvrir les pays nouveaux, dont ils avaient entendu parler par diverses tribus sauvages.


TROISIÈME VOYAGE.

dans l’ouest, vers le mississipi.



Ce fut, vers le milieu de juin 1658, que Radisson et des Groseilliers, entreprirent le premier voyage qu’ils firent ensemble.

Ils étaient accompagnés de 29 Français et 13 sauvages. Avant d’atteindre les premiers grands lacs, ils furent assaillis, à maintes reprises, par des bandes Iroquoises, qui infestaient la colonie. Ils furent même obligés, de se construire un fort d’occasion, pour résister à leurs attaques. Ils finirent par repousser ces barbares, après leur avoir tué 13 guerriers. Les Français découragés par les difficultés du voyage et les périls constants, auxquels leur vie était exposée, décidèrent de ne pas aller plus loin. Ils retournèrent donc à Montréal. Nos deux voyageurs, qui en avaient vu bien d’autres, continuèrent leur route. Ils remontèrent le cours du St Laurent et des lacs sans trop d’accident.

Comme ils n’avaient pas toujours le temps de s’arrêter pour chasser ou pêcher, Radisson parle d’un certain mets, qui remplaçait souvent le gibier et le poisson. C’était une espèce de glue noirâtre, ressemblant à de la gélatine. Ils l’obtenaient en faisant bouillir des lichens, appelés par les voyageurs « tripes de roche. » Ils rencontrèrent en certains endroits, un si grand nombre de loutres, que les sauvages les tuaient à coups de bâtons.