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dais étaient pusillanimes et ils les désignaient sous le nom de « ventres de bière. » Le quatrième jour après leur départ, ils arrivèrent à Orange, où ils furent bien accueillis, à cause du grand nombre de pelleteries qu’ils apportaient, Radisson, se rendit au fort où il rencontra le gouverneur et un soldat Français. Il leur raconta sa vie et malgré leur sollicitation et leur reproche, il refusa d’abandonner les Iroquois. Il avoue lui même, qu’il commençait à être très attaché, à ses nouveaux parents et au genre de vie qu’il menait. Il n’est pas le premier, qui se soit laissé entraîné par les séductions de la sauvagerie. Cependant les paroles du gouverneur, et le contact avec les blancs, réveillèrent chez lui, les souvenirs de la patrie absente. À peine était-il de retour, qu’il se prit à regretter la civilisation. Il se décida à retourner à Orange. Il prétexta un tour de chasse et partit le 29 Août 1653. Il fut reçu avec bienveillance par le gouverneur et fit la connaissance du Père Noncet. Ce dernier, avait été fait prisonnier en Canada et amené par les Mohawks dans leur pays. Subséquemment, il avait été conduit au fort Orange. Dans la relation des Pères Jésuites, le père Noncet mentionne qu’il trouva à cet endroit un jeune homme qui avait été fait prisonnier près de Trois-Rivières et agissait comme interprète. C’est évidemment de Radisson, dont il veut parler.

Il demeura caché dans le fort, pendant trois jours. Pendant ce temps là, ses parents arrivèrent, s’informant partout de lui et se lamentant sur sa perte. D’Orange, il passa à Menada, d’où il s’embarqua pour la Hollande. Il arriva à Amsterdam le 4 janvier 1654 et se rendit ensuite à LaRochelle. C’est là, que se termine le récit des premières aventures de Radisson.