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duchesse de Bourgogne, acceptée de vive force, sur le péril du refus et la nécessité d’obéir au Roi, mais avec toute la douleur et les larmes qu’on a vues et les instances infinies de M. le duc et de Mme la duchesse d’Orléans ; les ducs de Villeroy et de La Rochefoucauld par ne pouvoir se consoler de n’être plus que de peu, on peut dire de rien et vouloir pomper un dernier petit fumet d’affaires, qui s’en servirent, aussi comme d’une occasion d’en faire leur cour au régent ; le chancelier, faute de conseil, dont il n’y avait pas ce jour-là ; à des moments, Artagnan, capitaine des gardes, quand il vint dire que le Roi était servi, un peu après, à son fruit, apporter des biscotins pour ses chiennes couchantes ; enfin quand il annonça que la musique était commencée, dont il voulut ardemment tirer une distinction qui ne put venir à terme.

Il était de la maison de Montesquiou ; une de ses sœurs avait été fille de la Reine, s’était accommodée et avait épousé le duc de Gesvres. Il avait prié son cousin Robert de Montesquiou-Fezensac, de se trouver à ce parvulo de Saint-Cloud. Mais celui-ci répondit par cet admirable apophtegme qu’il descendait des anciens comtes de Fezensac, lesquels sont connus avant Philippe-Auguste, et qu’il ne voyait pas pour quelle raison cent ans — c’était le prince Murat qu’il voulait dire — devraient passer avant mille ans. Il était fils de T. de Montesquiou qui était fort dans la connaissance de mon père et dont j’ai parlé en son lieu, et avec une figure et une tournure qui sentaient fort ce qu’il était et d’où il était sorti, le corps toujours élancé, et ce n’est pas assez dire, comme renversé en arrière, qui se penchait, à la