« Puis secondement, quoique le Christ ne porte pas
sa croix, les prophètes affligés, les apôtres persécutés,
les disciples martyrs, portent les leurs. Car s’il vous
est salutaire de vous rappeler ce que votre créateur
immortel a fait pour vous. il ne l’est pas moins de vous
rappeler ce que des hommes mortels, nos semblables,
ont fait aussi. Vous pouvez, à votre gré, renier le
Christ, renoncer à lui, mais le martyre, vous pouvez
seulement l’oublier ; le nier vous ne le pouvez pas.
Chaque pierre de cette construction a été cimentée de
son sang. Gardant donc ces choses dans votre cœur,
tournez-vous maintenant vers la statue centrale du
Christ ; écoutez son message et comprenez-le. Il tient
le livre de la Loi éternelle dans sa main gauche ; avec
la droite, il bénit, mais bénit sous conditions : « Fais
ceci et tu vivras » ou plutôt dans un sens plus strict,
plus rigoureux : « Sois ceci et tu vivras » : montrer de
la pitié n’est rien, ton âme doit être pleine de pitié ;
être pur en action n’est rien, tu dois être pur aussi
dans ton cœur.
« Et avec cette parole de la loi inabolie :
« Ceci si tu ne le fais pas, ceci si tu ne l’es pas, tu mourras »[1]. Mourir — quelque sens que vous donniez au mot — totalement et irrévocablement.
« L’évangile et sa puissance sont entièrement écrits dans les grandes œuvres des vrais croyants : en Normandie et en Sicile, sur les îlots des rivières de France, aux vallées des rivières d’Angleterre, sur les rochers d’Orvieto, près des sables de l’Arno. Mais l’enseignement qui est à la fois le plus simple et le plus complet, qui parle avec le plus d’autorité à l’esprit
- ↑ Saint Luc, X.