et de son gai sourire de soubrette ; elle n'a rien à faire là non plus, car ceci est le porche de saint Honoré, non le sien. Saint Honoré avait coutume de se tenir là, rude et gris, pour vous recevoir ; il est maintenant banni au porche nord où jamais n’entre
étrange de faire partie du bâtiment lui-même et de le soutenir,
non comme la cariatide grecque sans effort, ou comme la cariatide
de la Renaissance par un effort pénible ou impossible, mais comme
si tout ce qui fut silencieux et grave, et retiré à part, et raidi avec
un frisson au cœur dans la terreur de la terre, avait passé dans une
forme de marbre éternel ; et ainsi l’Esprit a fourni, pour soutenir
les piliers de l’église sur la terre, toute la nature anxieuse et patiente
dont il n’était plus besoin dans le ciel. Ceci est la vue transcendentale
de la signification de ces sculptures.
Je n’y insiste pas. Ce sur quoi je m’appuie est uniquement leurs
qualités de vérité et de vie. Ce sont toutes des portraits — la plupart
d’inconnus, je crois — mais de palpables et d’indiscutables portraits ;
s’ils n’ont pas été pris d’après la personne même qui est
censée représentée, en tout cas ils ont été étudiés d’après quelque
personne vivante dont les traits peuvent, sans invraisemblance,
représenter ceux du roi ou du saint en question. J’en crois plusieurs
authentiques, il y en a un d’une reine qui, évidemment,
de son vivant, fut remarquable pour ses brillants yeux noirs. Le
sculpteur a creusé bien profondément l’iris dans la pierre et ses
yeux foncés brillent encore pour nous avec son sourire.
Il y a une autre chose que je désire que vous remarquiez spécialement
dans ces statues, la façon dont la moulure florale est associée
aux lignes verticales de la statue.
Vous avez ainsi la suprême complexité et richesse de courbes
côte à côte avec les pures et délicates lignes parallèles, et les
deux caractères gagnent en intérêt et en beauté ; mais il y a une signification
plus profonde dans la chose qu’un simple effet de composition ;
signification qui n’a pas été voulue par le sculpteur, mais
qui a d’autant plus de valeur qu’elle est inintentionnelle. Je veux
dire l’association intime de la beauté de la nature inférieure dans
les animaux et les fleurs avec la beauté de la nature plus élevée dans
la forme humaine. Vous n’avez jamais ceci dans l’œuvre grecque.
Les statues grecques sont toujours isolées ; de blanches surfaces