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LES PLAISIRS ET LES JOURS.

trop irritée pour jouer le rôle amusant de protectrice, elle éprouve à l’endroit de Doris les sentiments qu’elle, Myrto, inspirerait précisément à Parthénis, si Parthénis n’était pas au-dessus du snobisme : elle la hait.

III

heldémone, adelgise, ercole

Témoin d’une scène un peu légère, Ercole n’ose la raconter à la duchesse Adelgise, mais n’a pas même serupule devant la courtisane Heldémone.

— Ercole, s’écrie Adelgise, vous ne croyez pas que je puisse entendre cette histoire ? Ah ! je suis bien sûre que vous agiriez autrement avec la courtisane Heldémone ; vous me respectez : vous ne m’aimez pas.

— Ercole, s’écrie Heldémone, vous n’avez pas la pudeur de me taire cette histoire ? Je vous en fais juge ; en useriez-vous ainsi avec la duchesse Adelgise ? Vous ne me respectez pas : vous ne pouvez donc m’aimer.

IV

l’inconstant

Fabrice qui veut, qui croit aimer Béatrice à jamais, songe qu’il a voulu, qu’il a cru de même quand il aimait, pour six mois, Hippolyta, Barbara ou Clélie. Alors il essaye