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LES PLAISIRS ET LES JOURS

Et Geneviève écrivit :

« Monsieur, vous savez comme je cherche toutes les occasions de faire plaisir à mon amie, madame de Breyves, que vous avez sans doute déjà rencontrée. Elle a exprimé devant moi, à plusieurs reprises, comme nous parlions violoncelle, le regret de n’avoir jamais entendu M. de Laléande qui est un si bon ami à vous. Voudriez-vous le faire jouer pour elle et pour moi ? Maintenant qu’on est si libre, cela ne vous dérangera pas trop et ce serait tout ce qu’il y a de plus aimable. Je vous envoie tous mes meilleurs souvenirs,

» alériouvre buivres. »

— Portez ce mot tout de suite chez M. de Grumello, dit Françoise à un domestique ; n’attendez pas de réponse, mais faites-le remettre devant vous.

Le lendemain, Geneviève faisait porter à madame de Breyves la réponse suivante de M. de Grumello :

« Madame,

» J’aurais été plus charmé que vous ne pouvez le penser de satisfaire votre désir et celui de madame de Breyves, que je connais un peu et pour qui j’éprouve la sympathie la plus respectueuse et la plus vive. Aussi je suis désespéré qu’un bien malheureux hasard ait fait partir M. de Laléande il y a juste deux jours pour Biarritz où il va, hélas ! passer plusieurs mois.

» Daignez accepter, Madame, etc.

» grumello. »