pour l’intelligence, elle était devenue un peu pédante : « Et lui qui prétendait aussi qu’on reviendrait aux anciens moyens. Savez-vous que les expéditions de Mésopotamie dans cette guerre (elle avait dû lire cela à l’époque, dans les articles de Brichot) évoquent à tout moment, inchangée, la retraite de Xénophon ? Et pour aller du Tigre à l’Euphrate, le commandement anglais s’est servi de bellones, bateaux longs et étroits, gondoles de ce pays, et dont se servaient déjà les plus antiques Chaldéens. » Ces paroles me donnaient bien le sentiment de cette stagnation du passé qui dans certains lieux, par une sorte de pesanteur spécifique, s’immobilise indéfiniment, si bien qu’on peut le retrouver tel quel. Et j’avoue que, pensant aux lectures que j’avais faites à Balbec, non loin de Robert, j’étais très impressionné — comme dans la campagne de France de retrouver la tranchée de Mme de Sévigné — en Orient, à propos du siège de Kout-el-Amara (Kout-l’émir, comme nous disons Vaux-le-Vicomte et Boilleau-l’Évêque, aurait dit le curé de Combray, s’il avait étendu sa soif d’étymologie aux langues orientales), de voir revenir auprès de Bagdad ce nom de Bassorah dont il est tant question dans les Mille et une Nuits et que gagne chaque fois, après avoir quitté Bagdad ou avant d’y rentrer, pour s’embarquer ou débarquer, bien avant le général Townsend, aux temps des Khalifes, Simbad le Marin.
« Il y a un côté de la guerre qu’il commençait à apercevoir, dis-je, c’est qu’elle est humaine, se vit comme un amour ou comme une haine, pourrait être racontée comme un roman, et que par conséquent, si tel ou tel va répétant que la stratégie