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sombre, le dernier encore plus que tous les autres, je n’en veux plus.  »

Quant à la comtesse, quand le comte disait  : «  Ah  ! Balzac  ! Balzac  ! Il faudrait du temps, vous avez lu La Duchesse de Mers  ?   », elle disait  : «  Moi, je n’aime pas Balzac, je trouve qu’il est exagéré.  » D’une façon générale, elle n’aimait pas les gens «  qui exagèrent  » et qui, par là, semblent un blâme pour ceux qui comme elle n’exagèrent pas, les gens qui donnaient des pourboires «  exagérés  » qui faisaient paraître les siens extrêmement pingres, les gens qui avaient pour la mort d’un des leurs plus que la tristesse habituelle, les gens qui, pour un ami dans le malheur, faisaient plus qu’on en fait généralement, ou allaient exprès dans une exposition pour voir un tableau qui n’était pas le portrait d’un de leurs amis ou la chose «  à voir  ». Pour elle, qui n’était pas exagérée, quand on lui demandait si à l’exposition elle avait vu tel tableau, elle répondait simplement  : «  Si c’est à voir, je l’ai vu.  »

La personne de la famille sur qui Balzac eut le plus d’influence fut le marquis…

 

Le lecteur de Balzac sur qui son influence se fit le plus sentir fut la jeune marquise de Cardaillec,