CHAPITRE DEUXIÈME
Dans ma crainte que le plaisir trouvé dans cette promenade solitaire n’affaiblît en moi le souvenir de ma grand’mère, je cherchais à le raviver en pensant à telle grande souffrance morale qu’elle avait eue ; à mon appel cette souffrance essayait de se construire dans mon cœur, elle y élançait ses piliers immenses ; mais mon cœur, sans doute, était trop petit pour elle, je n’avais la force de porter une douleur si grande, mon attention se dérobait au moment où elle se reformait tout entière, et ses arches s’effondraient avant de s’être rejointes, comme avant d’avoir parfait leur voûte s’écroulent les vagues. Cependant, rien que par mes rêves quand j’étais endormi, j’aurais pu apprendre que mon chagrin de la mort de ma grand’mère diminuait, car elle y apparaissait moins opprimée par l’idée que je me faisais de son néant. Je