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bourg Saint-Honoré, un lien aussi fort que détesté unissait les trois divinités déchues, desquelles j’aurais bien voulu apprendre, en feuilletant quelque dictionnaire mythologique de la société, quelle aventure galante, quelle outrecuidance sacrilège, avaient amené la punition. La même origine brillante, la même déchéance actuelle entraient peut-être pour beaucoup dans telle nécessité qui les poussait, en même temps qu’à se haïr, à se fréquenter. Puis chacune d’elles trouvait dans les autres un moyen commode de faire des politesses à leurs visiteurs. Comment ceux-ci n’eussent-ils pas cru pénétrer dans le faubourg le plus fermé, quand on les présentait à une dame fort titrée dont la sœur avait épousé un duc de Sagan ou un prince de Ligne ? D’autant plus qu’on parlait infiniment plus dans les journaux de ces prétendus salons que des vrais. Même les neveux « gratins » à qui un camarade demandait de les mener dans le monde (Saint-Loup tout le premier) disaient : « Je vous conduirai chez ma tante Villeparisis, ou chez ma tante X…, c’est un salon intéressant. » Ils savaient surtout que cela leur donnerait moins de peine que de faire pénétrer lesdits amis chez les nièces ou belles-sœurs élégantes de ces dames. Les hommes très âgés, les jeunes femmes qui l’avaient appris d’eux, me dirent que si ces vieilles dames n’étaient pas reçues, c’était à cause du dérèglement extraordinaire de leur conduite, lequel, quand j’objectai que ce n’est pas un empêchement à l’élégance, me fut représenté comme ayant dépassé toutes les proportions aujourd’hui connues. L’inconduite de ces dames solennelles qui se tenaient assises toutes droites prenait, dans la bouche de ceux qui en parlaient, quelque chose que je ne pouvais imaginer, proportionné à la grandeur des époques anté-historiques, à l’âge du mammouth. Bref ces trois Parques à cheveux blancs, bleus ou roses, avaient filé le mauvais coton d’un nombre incalculable de mes-