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dit-elle d’un air inquiet, parce qu’elle avait entendu que je devais aller le voir à Doncières et qu’elle craignit qu’il me fît lâcher. Vous pourriez plutôt l’amener ici si ce n’est pas un ennuyeux. J’ai entendu parler de lui par Morel ; il me semble que c’est un de ses grands amis », dit Mme Verdurin, mentant complètement, car Saint-Loup et Morel ne connaissaient même pas l’existence l’un de l’autre. Mais ayant entendu que Saint-Loup connaissait M. de Charlus, elle pensait que c’était par le violoniste et voulait avoir l’air au courant. « Il ne fait pas de médecine, par hasard, ou de littérature ? Vous savez que, si vous avez besoin de recommandations pour des examens, Cottard peut tout, et je fais de lui ce que je veux. Quant à l’Académie, pour plus tard, car je pense qu’il n’a pas l’âge, je dispose de plusieurs voix. Votre ami serait ici en pays de connaissance et ça l’amuserait peut-être de voir la maison. Ce n’est pas folichon, Doncières. Enfin, vous ferez comme vous voudrez, comme cela vous arrangera le mieux », conclut-elle sans insister, pour ne pas avoir l’air de chercher à connaître de la noblesse, et parce que sa prétention était que le régime sous lequel elle faisait vivre les fidèles, la tyrannie, fût appelé liberté. « Voyons, qu’est-ce que tu as », dit-elle, en voyant M. Verdurin qui, en faisant des gestes d’impatience, gagnait la terrasse en planches qui s’étendait, d’un côté du salon, au-dessus de la vallée, comme un homme qui étouffe de rage et a besoin de prendre l’air. « C’est encore Saniette qui t’a agacé ? Mais puisque tu sais qu’il est idiot, prends-en ton parti, ne te mets pas dans des états comme cela… Je n’aime pas cela, me dit-elle, parce que c’est mauvais pour lui, cela le congestionne. Mais aussi je dois dire qu’il faut parfois une patience d’ange pour supporter Saniette, et surtout se rappeler que c’est une charité de le recueillir. Pour ma part, j’avoue que la splendeur