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« Dans mes premiers mémoires, attaquant de front l’ordre établi, je disais, par exemple : La propriété, c’est le vol ! Il s’agissait de protester, de mettre pour ainsi dire en relief le néant de nos institutions. Je n’avais point alors a m’occuper d’autre chose. Aussi, dans le mémoire où je démontrais, par A plus B, cette étourdissante proposition, avais-je soin de protester contre toute conclusion communiste.

« Dans le Système des Contradictions économiques, après avoir rappelé et confirmé ma première définition, j’en ajoute une toute contraire, mais fondée sur des considérations d’un autre ordre, qui ne pouvaient ni détruire la première argumentation, ni être détruites par elle : La propriété, c’est la liberté !

La propriété, c’est le vol ; la propriété, c’est la liberté : ces deux propositions sont également démontrées et subsistent l’une à côté de l’autre dans le Système des Contradictions… La propriété paraissait donc ici avec sa raison d’être et sa raison de non être. »


Habitué aux longues études, aux patientes recherches, aux mûres délibérations, je fus tout d’abord abasourdi par l’avènement de la République et par la quantité des problèmes qui se posaient du seul fait de cet avènement. Sollicité de prendre part à la discussion quotidienne et de travailler dans le journalisme, j’opposai mon incompétence, l’impossibilité pour moi d’improviser, le péril de parler trop à la hâte devant un public passionné, sur des questions mal élaborées. Comme Béranger, qui refusait le mandat de député par