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APERÇU GÉNÉRAL DES RÉSULTATS DE L’INSTITUTION.


Le projet que nous venons de développer et que nous proposons de réaliser par décret impérial, au moyen d’une concession conditionnelle du Palais de l’Industrie et d’une garantie également conditionnelle d’intérêt à 4 p. 100 aux actionnaires, peut se résumer et se définir dans les termes suivants, que nous recommandons à la méditation de Son Altesse Impériale :

Organisation et centralisation de l’échange des produits contre les produits, d’après la formule de J. B. Say, avec le moins de numéraire, le moins d’intermédiaires, le moins de frais possible, et au profit exclusif des producteurs et consommateurs.

Tel est le principe fondamental, scientifique et juridique qui domine tout notre projet, et dont tous les chapitres et articles, aussi nombreux que nous eussions pu les faire, aussi loin qu’ils puissent s’étendre, ne sont toujours que de rigoureux corollaires.

Examinons maintenant, d’un coup d’œil rapide, les conséquences, pour le commerce d’abord, puis pour la consommation, puis pour la production et le travail, pour le crédit, pour l’ordre public, pour les classes laborieuses et pour la société tout entière, de l’application de ce principe.

Personne n’ignore que la circulation de la richesse, en autres termes, l’échange des produits les uns contre les autres, fut de bonne heure l’objet d’une fonction ou industrie particulière de la société, abandonnée à l’initiative, aux risques et périls, et par suite aux manœuvres plus ou moins abusives, d’un certain nombre d’individus désignés, pour cette raison, sous le titre de commerçants.