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partie de la terre habitable. Et une Société dont la nature, est d’être unique, qui a pour but de changer la routine mercantile et de régénérer la constitution économique de la société, hésiterait à suivre son développement légitime, naturel, nécessaire !

Non, non, il n’en saurait être ainsi. Le voulut-elle, la Société de l’Exposition ne le pourrait pas. Il en sera d’elle comme des chemins de fer : une fois installée et connue, elle sera appelée de tous côtés par les départements et les communes, comme la sauvegarde de tous les intérêts et de tous les droits.

Ne perdons pas de temps à répondre aux objections tirées de la grandeur de l’entreprise, de la multitude du personnel qu’elle suppose, de l’immensité des détails, de la surveillance infinie, etc. Après la Banque de France et les chemins de fer, de telles objections sont sans portée. Pourquoi donc la nouvelle Société, fondée sur l’utilité publique et dans le but d’assurer à tous la jouissance égale de leurs produits et de leur industrie, par l’échange, l’escompte, etc., serait-elle administrée, servie avec moins d’intelligence et de zèle que les entreprises qui reposent sur le privilège ?…

Mais nous voulons donner une idée générale de cet organisme, jusqu’ici sans modèle.

On conçoit sans peine que la Société mère, créée à Paris, ayant son siège au Palais de l’Industrie, s’entoure, en chaque province et département, de succursales constituées à son image, recevant d’elle l’impulsion et la loi, comme a fait la Banque de France pour les comptoirs de départements.

Si la Société centrale nomme les directeurs, contrôle et surveille les opérations, fixe le tarif du change, émet le papier de la Société, recueille les renseignements et compose les statistiques, elle est le pivot auquel tout aboutit, le foyer d’action d’où rayonnent en tous sens la vie et la lumière.

Tout cela est de compréhension facile.

Mais qui ne voit qu’outre ces succursales, bureaux et bazars, établis sur le plan de la métropole, la Société, par