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les proportions fondamentales, seront approuvés par une commission du change, composée de trois membres annuellement élus par l’Assemblée générale. »

Quelques explications sont ici nécessaires.

Dans les commencements, et pendant un assez long temps encore, la Société se bornera à faire la vente et l’échange des produits, de la manière qui a été plus haut indiquée §§ 1, 3 et 5, c’est-à-dire aux prix fixés par les producteurs, et renouvelés par eux à des époques plus ou moins rapprochées.

Il est clair que, dans ces conditions, les variations des valeurs ne regardent aucunement la Société ; elles sont au risque comme à l’avantage des seuls déposants. S’il y a une hausse sur la marchandise, le producteur qui a fait la consignation en profite et gagne ; si la baisse se manifeste, au contraire, une perte, ou tout au moins une diminution de bénéfice, s’inscrit pour lui.

Tel est, nous le répétons, le point de départ des opérations de la Société.

Mais cet état de choses ne peut durer toujours. Par l’objet de son institution, par son esprit et sa nature, la Société est régulatrice du marché : elle pousse à la stabilité des prix, à la constance de la mercuriale. Par son action incessante, l’écart des prix en maximum et minimum tend à s’amoindrir toujours davantage et à devenir, sans pouvoir néanmoins jamais y arriver, zéro.

Toute institution, ayant pour loi de se conformer à la loi des choses, de suivre le mouvement naturel des phénomènes et des idées, a le devoir, ce mouvement une fois reconnu, de le régulariser et faciliter : la Société de l’Exposition devra donc, après un certain temps d’expérience, prendre en main la direction des valeurs et de leurs oscillations.

À cet effet, elle procède en général de la manière suivante :

Au lieu de recourir simplement, comme il a été dit plus haut, aux indications arbitraires des déposants, elle traite