des économistes, qui se sont contentés de le constater, sans essayer d’en faire la moindre application.
Puisque la commandite se compose de producteurs, et que le but de la société est, avant tout, l’écoulement ou la vente des produits, il n’y a nul inconvénient, il y a tout avantage à recevoir les souscriptions, non plus seulement en espèces, mais en nature ; c’est-à-dire, pour une forte partie, soit les neuf dixièmes, en Produits.
Ces produits seront vendus par la compagnie qui, pour cette vente, aura déjà à percevoir une commission ; le produit des ventes, encaissé, sera porté au crédit du compte des actionnaires, qui se trouveront ainsi, presque sans bourse délier, avoir versé le montant de leurs actions.
Les litres d’actions seront de 100 francs et au porteur ;
L’intérêt fixé à 4 p. 100, garanti par l’État, qui, de plus, à titre d’initiateur et pour donner l’impulsion à la Société, fera, pour trois années, l’avance gratuite du Palais de l’Industrie.
Qui ne voit que, dans ces conditions, la prise d’actions devient, pour chaque souscripteur, une véritable vente de ses produits, à trois ou six mois au plus de terme ; puisque, l’intérêt de l’action étant garanti, l’action devient une véritable monnaie, égale aux bons du Trésor et aux billets de banque ?
Dans cette combinaison, en effet, l’action n’est plus une valeur aléatoire, susceptible de hausse et de baisse : c’est un titre de rente qui ne peut perdre que par la destruction du gage, c’est-à-dire par la banqueroute de la Compagnie ou l’incendie de ses magasins : deux hypothèses que la constitution de la Société saura sans doute conjurer.
Mais, bien loin que la valeur de l’action puisse perdre par la destruction du gage, il est évident au contraire que ce gage ne peut que s’accroître par le trafic et les opérations de la Compagnie ; puisque ces opérations, se résolvant toutes en ventes ou échanges, n’ont rien en elles-mêmes d’aléatoire, qu’elles sont aussi sûres, plus sûres même que le trafic des chemins de fer.