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du commerce, du crédit industriel et agricole, du progrès de la richesse générale, etc., etc.

Toutes choses qui impliquent un organisme, une administration, une puissance motrice, c’est-à-dire la formation d’une Société, agent et représentant de l’institution nouvelle.

Tel est, en termes généraux, l’emploi rationnel et utilitaire, hautement démocratique, que cherche pour le Palais de l’Industrie l’empereur Napoléon ; — et tel sera l’objet de la Société à qui la concession en sera faite.

À cet égard, nous pouvons dire que nous avons trouvé toutes les opinions d’accord : fabricants, manufacturiers, en un mot producteurs ; commissionnaires et entrepreneurs de transports ; théoriciens et praticiens, utopistes et routiniers, toutes les professions, toutes les intelligences sont sur ce point unanimes, toutes les tendances y convergent : c’est pourquoi nous ne citerons point ici de noms ni d’autorités : le sens commun et l’évidence suffisent.

L’objet de la Société ainsi défini, une question non moins grave se pose, et d’une solution moins facile.

L’Empereur demande une institution d’utilité publique et populaire ; et voici que nous parlons de donner à cette institution, pour moteur, agent, organe, une Société de commerce, c’est-à-dire un être collectif sans doute, et anonyme, mais pourtant personnel. Comment concilier ces deux choses que l’on a vues toujours et partout antagoniques ? N’allons-nous pas tomber dans le défaut de toutes les fondations modernes, que l’intention de l’Empereur est précisément ici d’éviter ?