Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

Approximation de l’anarchie ; 6º Approximation de la non-religion, ou non-mysticisme ; 7º Progrès indéfini dans la science, le droit, la liberté, l’honneur, la justice.


C’est une preuve que la FATALITÉ ne gouverne pas la société ; que la géométrie et les proportions arithmétiques ne régissent pas ses mouvements, comme la minéralogie et la chimie ; qu’il y a là une vie, une âme, une liberté qui échappe aux mesures précises, fixes, gouvernant la matière. Le matérialisme, en ce qui touche la société, est absurde.

Ainsi, sur cette grande question, notre critique au fond reste la même, et nos conclusions sont toujours les mêmes - nous voulons l’égalité de plus en plus approximée des conditions et des fortunes, comme nous voulons l’égalisation de plus en plus approximée des charges. Nous repoussons, avec le gouvernementalisme, le communisme sous toutes les formes ; nous voulons la définition des fonctions officielles et des fonctions individuelles ; des services publics et des services libres. Il n’y a qu’une chose nouvelle pour nous dans notre thèse : c’est que cette même propriété, dont le principe contradictoire et injurieux soulevait notre improbation, nous l’acceptons aujourd’hui tout entière, avec sa réserve également contradictoire : Dominium est jus utendi et abutendi re suâ, quatenus juris ratio patitur. Nous avons compris enfin que cette opposition de deux absolus, dont un seul serait irrémissiblement condamnable ; qui tous deux ensemble