Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme une définition. Loin de là, ce que Brissot blâme et condamne dans la propriété et qu’il appelle vo1, est justement ce qui en fait l’énergie, sans quoi la propriété n’est plus rien, et laisse la place a la tyrannie, l’absolutisme et l’abus. Ce qu’il demande, c’est qu’on revienne à la propriété naturelle, comme il la nomme, c’est-à-dire à cette possession conditionnelle, restreinte, viagère, subordonnée, dont nous avons raconté la formation au sortir de la communauté primitive, et que nous avons dû rejeter ensuite comme une forme de civilisation inférieure, propre seulement à consolider, sous des apparences d’équité, le despotisme et la servitude. Brissot, en un mot, après avoir très-bien vu les excès de tous genres qui de tout temps avaient déshonoré la propriété, n’a pas compris que la propriété était, par nature et destination, absolutiste, envahissante et abusive, jus utendi et abutendi, qu’elle devait être maintenue telle, si l’on voulait en faire un élément politique, une fonction sociale ; il a voulu, au contraire, la rendre raisonnable, modérée, en faire une pythagoricienne : ce qui le faisait retomber tout juste dans l’état de subversion auquel il s’agissait de mettre fin.

D’autres ont prétendu qu’en 1840 et 1846, de même qu’en 1848, j’avais visé à la célébrité par le scandale. Cette fois ils diront, déjà ils l’impriment, que je cherche à ramener sur moi l’attention du public, qui m’abandonne, par une contradiction nouvelle, plus impudente encore que la première. Que veut-on que je réponde à des intelligences borgnes, Fourier