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l’astronomie, la physique, la zoologie, le droit, l’économie politique elle-même nous en offrent tant d’exemples. — Républicain par principes, entre temps, partisan des garanties constitutionnelles, je combattais de toutes mes forces cet absolutisme, que le peuple français avait immolé en la personne de Louis XVI et qu’on voulait me faire adorer dans la propriété.

La propriété abusive ! Sans doute, elle ne peut pas ne pas l’être, puisque dès que l’abus cesse d’être sa prérogative, elle n’est plus. Or, c’est justement pour cela que je repousse la propriété. Si vous disiez que le mariage est le droit d’user et d’abuser, non seulement de sa femme, ce qui serait déjà une infamie, mais de sa fille, de sa mère, de sa servante, etc., prétendriez- vous que le mariage est une institution respectable ? L’absolutisme érigé en idole, l’abus pris pour idéal ; la propriété, en tout et partout déclarée excentrique, inconditionnée, sans limites, sans frein, sans règles, sans lois, antérieure et supérieure au droit, à la société même : c’était exorbitant, inadmissible, et malheureusement on pouvait dire que tout cela n’était pas inventé à plaisir : les faits, les faits abondaient dans l’histoire et dans les temps modernes, et criaient vengeance contre la propriété. -

Pénétrant plus avant encore dans la psychologie du propriétaire, à, la suite des moralistes les plus profonds et de l’Évangile même, qu’est-ce que je découvrais ? Que la propriété, qu’on nous vantait comme la rémunération du travail, le signe de la dignité