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Sans doute la propriété, absolue, abusive, indépendante, est insolidaire de la propriété : telle est sa nature ; gardons-nous d’y contredire. Sans doute aussi dans une société organisée, les intérêts, les fortunes, comme les travaux et les fonctions, sont liés, solidaires, comme le sol qui les soutient. Tout cela est vrai en même temps. Raison de plus alors pour que vous accomplissiez les réformes précédemment indiquées relativement au crédit et à l’impôt. C’est à la propriété à garantir la propriété comme à tenir tête au pouvoir. Par l’abaissement progressif dit taux de l’intérêt, par la réduction également progressive, ainsi que par la péréquation de l’impôt, par l’abolition des dettes, etc., les frais de production en France peuvent être réduits de 15, 20 et 25 p.100. Voila qui donne de la marge aux industries en souffrance. Du même coup, le métal, grâce à cet abaissement de l’intérêt, étant de moins en moins recherché, la demande des produits augmente : voilà qui facilite les échanges. Qu’ensuite toute proposition d’encouragement à une industrie nouvelle ou attardée soit soumise à l’assemblée nationale, et la protection réduite aux dépenses d’installation et d’apprentissage, ce qui dispense de toute surveillance et exercice ; et vous avez la plus grande liberté possible de commerce, de propriété et d’industrie, jointe aux garanties les plus efficaces.

Entre nations réputées égales, jouissant des mêmes garanties civiles et politiques, la concurrence doit être libre et conséquemment illimitée. L’unique protection,