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la terre par une culture religieuse, il ne recherche que la rente, responsable seulement au for intérieur et devant l’opinion, il ne sera pas poursuivi pour ce fait. Il est bon, en soi, que la rente soit distinguée du produit brut et devienne objet de spéculation ; les terres étant de qualité différente, les circonstances sociales favorisant inégalement les exploitations, le calcul et la recherche de la rente peuvent devenir un instrument de meilleure répartition. L’expérience apprendra aux particuliers quand la pratique de la rente devient a tous préjudiciable et immorale ; l’abus alors se restreindra de lui-même, et il ne restera que le droit et la liberté.

Que ce même propriétaire emprunte sur son titre, comme sur son habit ou sa montre : l’opération petit devenir pour lui fort dangereuse, et pour le pays pleine de misères ; mais l’État n’interviendra pas davantage, si ce n’est pour faire concurrence aux usuriers, eu procurant aux emprunteurs l’argent à meilleur marché. Le crédit hypothécaire est le moyen par lequel la propriété foncière entre en rapport avec la richesse mobilière ; le travail agricole avec le travail industriel : chose excellente en soi, qui facilite les entreprises, ajoute à la puissance de la production, et devient un nouveau moyen de nivellement. L’expérience seule petit déterminer pour chacun l’à-propos, la liberté, fixer la mesure et imposer un frein.

Que le propriétaire, enfin, tourne et retourne sa terre, ou la laisse reposer, comme il l’entendra ; qu’il fisse des plantations, des semis ou rien du tout ; qu’