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l’absolutisme impérial, le domaine du citoyen contre, le domaine de l’État ; alors se constitue une nouvelle forme de propriété, qui est la propriété allodiale.


Les caractères de cette propriété sont, au rebours de la précédente :

 
1. L’indépendance ;
2. L’égalité de partage entre les enfants après le décès du père ;
3. La mobilisation et la division, ou aliénabilité ;
4. Enfin, une tendance manifeste à l’égalité.


La propriété allodiale engendre, comme conséquence de son principe, le crédit par l’hypothèque[1] ; elle fait de la terre un véritable meuble ; elle tend à faire participer le colon au bénéfice de l’exploitation, à la rente, en rendant l’immeuble de moins en moins productif pour le propriétaire non exploitant ; elle change la nature de l’impôt, en faisant pivoter le système fiscal sur la rente foncière, au lieu de le laisser sur les capitaux et la consommation.

L’alleu implique une forme spéciale de gouvernement, le régime représentatif et démocratique.

La propriété en Angleterre n’a jamais cessé d’être organisée féodalement. La fameuse loi sur les céréales, de Robert Peel, large exception au principe de protection, en faisant baisser le prix des grains, a porté une rude atteinte à la petite culture, à la propriété

  1. Malheureusement, dans toutes nos reculades, nous avons constitué le crédit en féodalité, comme si son but était d’absorber la propriété et de ramener les fiefs : ce a quoi je sais que certaines gens songent.