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du pays : il répugne qu’une nation, pour couvrir ses dépenses, entame son capital. Même en cas d’emprunt, c’est toujours sur les produits que sont prélevés l’amortissement et les intérêts. Au fond, tout impôt se réduit à ce que l’on appelle impôt de consommation.

Observation. — Cette proposition, de même que les quatre premières, est aphoristique. On l’a trop souvent perdue de vue, en traitant de l’impôt, de son assiette, de son unité, de sa multiplicité et surtout de sa quotité. Nous y reviendrons tout à l’heure.

Résumons d’abord ce deuxième paragraphe.

Dans la première partie de ce chapitre, nous nous sommes expliqué sur la nature de l’impôt, et nous avons dit, à vue des faits : L’impôt est un échange. Ce principe posé, nous en avons immédiatement déduit deux autres, concernant les conditions intrinsèques de cet échange, savoir le prix du service et son utilité. Ces principes sont : d’abord que l’État doit ses services à prix de revient ; en second lieu, que ses services doivent être reproductifs. Les notions élémentaires de l’économie politique et du droit nous ont suffi pour cela.

Dans le paragraphe qu’on vient de lire nous avions à résoudre des questions plus difficiles : Qui a droit d’établir l’impôt ? Sur qui et sur quoi cet impôt sera-t-il levé ? Comment perçu ? Quelle en sera l’importance ?

Ici, nous avons dû chercher de nouvelles lumières. Après avoir constaté la transformation qui s’est faite, au point de vue des principes, dans l’ordre politique ; après avoir montré que l’abolition du droit divin