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tera dans l’impôt, et le premier pas aura été fait dans la science économique. La littérature ennuyeuse sera une littérature sérieuse.

Pour moi, qui reconnais volontiers à l’État des droits, mais qui lui refuse la souveraineté ; qui considère l’économie des sociétés comme établie sur un immense et universel dualisme ; qui, tenant compte à la fois de toutes les tendances, de toutes les initiatives, de tous les antagonismes, crois que l’homme d’État ne doit se proposer d’autre but que de faire régner entre ces forces, tantôt convergentes, tantôt divergentes, tantôt contraires, l’équilibre, la justice : voici d’après quels principes il me paraît convenable de procéder en matière d’assiette et de répartition de l’impôt.

Que les honorables juges du concours veuillent bien ne pas s’impatienter de ces longueurs. Dans les choses de la nature de celle qui nous occupe, les principes sont tout, et chacun peut juger ce que leur découverte coûte de peine. Mais, une fois trouvés, les principes s’appliquent d’eux-mêmes : il n’est pas besoin d’instituteur. Sous ce rapport, l’économie politique peut se comparer à l’arithmétique : la multiplication ou la division de deux nombres l’un par l’autre est l’affaire de quelques minutes : ce fut un long et pénible travail de trouver les règles de ces deux opérations.