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Le cinquième paragraphe est le plus raisonnable. Messieurs les économistes du congrès conseillent, avant d’appliquer leur système, d’attendre que l’opinion publique soit suffisamment éclairée. Ainsi l’on fera et bien l’on fera. En attendant, peut-être messieurs les économistes finiront-ils par s’accorder sur les principes de l’économie sociale et de l’impôt.

Qui ne voit que cette manie unitaire, renouvelée de l’antique absolutisme, imitée de la centralisation impériale qu’on rencontre aujourd’hui partout, et qui implique, avec la domination de l’État sur les personnes et sur les choses, l’initiative du pouvoir dans tous les actes de la vie sociale ; qui ne voit, dis-je, que ce préjugé d’unification est tout ce qu’il y a de plus contraire à l’économie politique qui vit de liberté, d’indépendance, de concurrence, de mouvement, de spontanéité, de transformation incessante, et qui ne reconnaît d’autre loi, d’autre principe que l’équilibre, ce qui suppose toujours, en toute circonstance, deux forces, au moins, en opposition ?

Mais c’est ce que ne sauraient comprendre de soi-disant économistes, étrangers au travail et aux affaires, faisant de l’économie politique par désœuvrement, par esprit de secte, en dehors de toute pratique, parlant au nom d’une science dont ils ne connaissent ni le principe, ni l’esprit, et la construisant à l’instar de ces systèmes de philosophie qui reposent sur un principe unique et purement métaphysique.

On attribue à M. Thiers la définition suivante de l’Économie politique : C’est de la littérature ennuyeuse.