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parti, qui pour l’impôt unique, qui pour l’impôt multiple ; celui-ci arrange tout avec l’impôt sur le capital, celui-là soutient que les choses iraient mieux avec l’impôt sur le revenu ; à bout d’arguments, mais ne consentant jamais à reconnaître leur erreur, ils transigent comme les médecins de la comédie : Passez-moi la rhubarbe, et je vous passerai le séné. De là cette étrange proposition dont n’a pu s’empêcher de sourire le Nouvelliste Vaudois, et par laquelle la docte assemblée a clos ses séances :


« Le congrès pense :

« 1° Qu’on peut ramener à un petit nombre d’impôts, et dans l’avenir à un impôt unique, les divers impôts que nos États modernes ont empruntés à la fiscalité des derniers siècles ;

« 2° Que cette transformation deviendra de plus en plus possible et praticable avec le progrès des libertés publiques, de l’indépendance des nations et de la civilisation en général ;

« 3° Que l’impôt, pour être juste, doit embrasser tous les éléments de la richesse et porter à la fois sur le capital et sur le revenu ;

« 4° Que le meilleur système d’impôt serait, en théorie, l’impôt sur le revenu, combiné avec un impôt sur le capital et sur les acquisitions.

« 5° Qu’en pratique, pour réaliser ce système, il importe, avant de l’établir, d’éclairer l’opinion publique par la discussion des principes de l’économie sociale. »