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de s’adresser à lui-même tout homme qui a réfléchi sur l’impôt dans les temps modernes.

En résultat, une révolution s’est opérée dans les esprits. Mais rien, presque rien n’est changé dans les choses, et l’on se prend à douter si cette amélioration, bien légère, que l’on croit remarquer dans la condition générale des peuples depuis la débâcle révolutionnaire du dernier siècle, n’est pas plutôt le fruit du progrès scientifique et industriel, que des nouvelles institutions politiques ?

Ici donc, les ressources ordinaires de l’économie politique et du droit ne suffisent plus. Pour pénétrer le mystère d’une situation sans précédents, le Livre de raison des États ne peut rien fournir. Il ne s’agit plus de comptes ni de comptabilité : la question est tout organique ; il faut entrer dans la psychologie des sociétés.


Rapport de l’État et de la Liberté, d’après le droit moderne.


Le droit moderne, en s’inaugurant à la place du droit ancien, a fait une chose nouvelle : il a mis en présence l’une de l’autre, sur la même ligne, deux puissances qui jusqu’alors avaient été dans un rapport de subordination. Ces deux puissances sont l’État et l’Individu, en autres termes le Gouvernement et la Liberté.

La Révolution, en effet, n’a pas supprimé cette