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annuelle, et l’on s’en apercevrait l’année suivante, quand l’État devrait rembourser les prêteurs ou payer les intérêts.

Concluons donc que si les milliards jetés à la gueule du fisc ne sont pas littéralement détruits, ils constituent trop souvent, par l’improductivité de ceux qui les mangent, un déficit réel.


Résumons ce premier paragraphe.

Considéré dans sa nature, l’impôt n’est ni un tribut, ni une redevance, ni un loyer, ni un honoraire, ni une assurance : toutes ces définitions nous reportent au système du droit divin ou féodal.

L’impôt est la quote-part à payer par chaque citoyen pour la dépense des services publics.

De cette définition, la seule qu’autorise le droit moderne, nous avons déduit successivement ces trois principes :

1o Que l’impôt est un échange ;

2o Que cet échange a cela de particulier qu’il exclut pour l’État toute idée de bénéfice et doit être effectué par lui à prix de revient ;

3o Que l’objet pour lequel la contribution est demandée doit être d’une utilité positive, conformément à la loi de l’offre et de la demande, et réduit par conséquent au strict nécessaire.

De ce dernier principe se déduisent ensuite, comme corollaires, les deux propositions suivantes :

a) Que les dépenses d’État, n’étant que les frais généraux de la société, sont d’ordre essentiellement