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CHAPITRE II


L’IMPÔT SELON LE DROIT MODERNE.
DÉTERMINATION
DES PRINCIPES EN MATIÈRE D’IMPOT.


Rien n’est simple, coulant, aisé à comprendre et à suivre comme l’arbitraire ; rien au contraire de plus difficile à atteindre que la justice et la vérité. Il faut un effort continuel de l’esprit pour devenir philosophe, un dévouement énergique de la volonté pour rester honnête homme, tandis que l’ignorance et l’immoralité vont d’elles-mêmes. Que le penseur, que le citoyen se relâche un seul instant : il tombe dans des fautes qui firent quelquefois le supplice et la honte de toute sa vie.

Pour mettre des esclaves à la chaîne et les contraindre au travail, pour pressurer des populations, nous l’avons vu au précédent chapitre, la marche à suivre n’a rien d’embarrassant ; elle est la même chez tous les peuples et à toutes les époques. L’hypocrisie n’y manque pas non plus : il s’agit de l’intérêt sacré de l’État, de la civilisation que repousse la vile plèbe !… Donc, en principe, l’esclave, serf, vilain, roturier, prolétaire, serviteur ou sujet, c’est tout un, doit à son maître, seigneur, prince, roi, despote ou tyran, tout