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produit total du pays, et peut être abaissé au trentième ;

Que, dans les sociétés modernes, tous les citoyens étant égaux devant la loi, les charges de l’État doivent être acquittées indistinctement par tous et proportionnellement à leurs facultés ;

Que tout impôt, quelles que soient sa forme et son assiette, se perçoit en définitive sur le produit collectif ;

Qu’en conséquence toute taxe fiscale se réduit à une taxe de consommation ;

Que, par le mouvement des valeurs et la règle qui préside à la formation des prix, cette taxe de consommation se trouve acquittée, en très-grande partie, non pas individuellement comme il semble d’après les cotes de contribution, mais par la masse ;

Qu’il en résulte que l’impôt, pris dans sa généralité, se réduit, à peu de chose près, à une capitation ;

Qu’eu égard à l’inégalité des fortunes, cette capitation constitue un véritable impôt progressif en raison inverse de la fortune et directe de l’indigence ;

Que, sous l’influence de ces deux causes, le mouvement incessant des valeurs et l’inégalité des fortunes, le problème de la péréquation de l’impôt est insoluble, et que tout ce qu’on peut obtenir à cet égard se réduit à une approximation ;

Que pour revenir à la Justice dans l’impôt, la vraie méthode, le seul et unique moyen est ainsi de travailler à la péréquation des fortunes elles-mêmes, chose qui ne dépend pas de l’initiative de l’État, mais uni-