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pas. Mais il est devenu visible aux esprits même les plus grossiers, que depuis l’établissement des chemins de fer, sous l’influence des grands monopoles, les populations des campagnes tendent à s’engouffrer dans les villes ; les départements se précipitent sur la capitale, la vie déserte les extrémités et menace l’État d’une hypertrophie du centre. Rien de plus aisé que d’atteindre le mal, en frappant la propriété bâtie d’un droit qui progresserait en raison de la superficie bâtie, du nombre des logements et étages, de la ville et du quartier où elle serait située. Quant aux portes et fenêtres, elles peuvent servir par leur nombre au classement de la maison et à la fixation de la taxe ; mais il n’en devrait plus être question comme d’un élément fiscal. L’impôt sur les portes et fenêtres, en lui-même, est odieux et ridicule (V).


Impôt somptuaire. — Pas de réduction sur l’impôt des chiens, mesure d’hygiène, de civilisation, de sûreté.

L’impôt sur les matières d’or et d’argent doit être à la fois diminué et perfectionné : c’est la garantie donnée par l’État sur une nature de marchandises où la fraude est d’un préjudice énorme. La marque du gouvernement appliquée sur tout objet de luxe, d’or ou d’argent, sur les pierres précieuses elles-mêmes, devrait indiquer le poids du métal et la valeur brute de la matière, de manière que le débat entre le marchand et le chaland ne roulât que sur le travail d’art.


Patentes et licences. — L’impôt des patentes et