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au nivellement, qui doit être une des préoccupations du fisc, favorisée.

Quant au timbre, je ferai observer que toutes les transactions, étant placées sous la protection de la foi publique, par cela seul qu’elles sont formées, n’ont pas besoin d’authentication. Il faut le maintenir, cependant, bien que sous réserve d’une large réduction : d’abord parce que l’État a besoin de cette portion du revenu ; puis parce que cet impôt, de même que les droits payés à l’enregistrement, de même que l’impôt payé par les consommateurs de tabacs et les voyageurs par chemins de fer, tend à rester exclusivement à la charge de celui qui le paye ; enfin parce que la connaissance des transactions intéresse la statistique, et par suite le progrès de la raison publique.

Le timbre des journaux pourrait être considéré comme une taxe établie sur les annonces : c’est une branche de commerce qui n’a pas plus de droit qu’une autre à la franchise. Il conviendrait même de le rendre progressif, en raison de la masse d’annonces et du chiffre des abonnés : moyen de combattre un monopole de la plus dangereuse espèce.


Impôt sur les bâtiments, portes et fenêtres. — La concentration est le plus grand fléau qu’une société libre ait à redouter. Pour le combattre, l’impôt progressif sur les maisons offrirait un excellent moyen. Il ne s’agit pas d’abolir les villes : les lois de l’ordre politique et économique, les nécessités de la production et de la consommation elles-mêmes ne le permettraient