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promettre l’abolition quand il n’était pas en son pouvoir de l’effectuer. Réduisons seulement à un petit nombre, à une seule, s’il est possible, cette multiplicité de taxes qui affligent toute une catégorie de subsistances qui n’est pas de moindre nécessité que le pain. Le droit sur les vins, à Paris, est devenu prohibitif. S’il était possible aujourd’hui de le réduire des trois quarts, Paris seul fournirait aux vignerons de la Bourgogne et de la Gironde un débouché dix fois plus important que la Grande-Bretagne.

Je suis, à plus forte raison, d’avis de maintenir l’impôt sur les tabacs, et même de ne dégrever que l’espèce dite tabac de caporal, consommée par les marins, les soldats et les hommes du peuple. Hors de là, l’impôt sur le tabac me semble un impôt somptuaire du meilleur aloi ; je ne suis pas même éloigné de regarder, avec Michelet, cette consommation comme un des fléaux de l’époque actuelle.


Enregistrement et timbre. — Exempter de tout droit les petits héritages : une simple rétribution pour frais d’inscription et quittance.

Les successions après décès d’un chef de famille laissant une veuve et des enfants mineurs doivent également être exemptées.

Pour le reste, je voudrais établir un impôt progressif en raison composée : 1° de la fortune du nouvel acquéreur ou héritier, le nouvel héritage y compris ; 2° de l’éloignement de la parenté. Par là, le principe de l’héritage serait affirmé, en même temps la tendance