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au nombre des plus utiles : nous lui appliquerons la même discipline.

L’État n’est point agriculteur, mais seul il peut exécuter certains travaux préparatoires qui exigent d’immenses capitaux et dépassent les facultés des plus riches citoyens. Les terres qu’il défriche et assainit, il les vend aux enchères, ce qui vient en atténuation de ses dépenses, et à la longue lui constitue, par la rente, une augmentation de revenu.

Pareillement les bois que l’État retire des forêts doivent être vendus aux habitants à prix de revient, plus tant pour cent à titre d’impôt, impôt que l’on pourrait même considérer comme la part de l’État dans l’affouage.

Les rivières et étangs sont affermés pour la pêche. Rien en tout cela qui mérite d’arrêter l’attention, si ce n’est l’observation constante de ce principe d’économie publique encore si peu compris : L’État ne trafique pas de ses services ; il n’exige les capitaux qu’il consomme ni amortissement ni intérêt : il livre son travail à prix de revient, plus un léger excédant à titre d’impôt.


Service des postes et télégraphes. — Mêmes principes que ci-dessus, sauf cette observation particulière, que le gouvernement, qui du reste doit laisser l’exécution du service postal et télégraphique à une compagnie, respectera le secret des lettres. Il y a moins de danger pour la sûreté de l’État et pour la morale publique à laisser passer la lettre d’un as-