sa figure d’homme. Tout au contraire, c’est parce que l’esclave était homme que la philosophie a déclaré qu’il devait être libre. Il en est ainsi de la société. Les organes des gouvernements libéraux sont au fond les mêmes que ceux des gouvernements absolus : la différence est bien moins dans l’organisme que dans l’esprit.
Puis donc que, par la transition du droit divin au droit philosophique, la conscience de la société a été changée, voyons si les instruments de cette conscience ne sauraient produire d’autres résultats. Ce que je vais proposer est de pur éclectisme, sans doute : il sera curieux que ce soit à l’aide d’une théorie de l’impôt que nous apprenions ce qu’il y a de vrai dans la philosophie éclectique, à quoi et dans quelles conditions elle peut être utile.
Nous commencerons la réforme de l’impôt par où nous en avons terminé la critique, l’impôt sur la rente. Dans tous les ordres de la connaissance, l’idée aperçue en dernier lieu est appelée à servir de pivot ou de pierre angulaire. L’impôt sur la rente a de plus cela de particulier que les économistes le nomment à peine ou, s’ils le signalent, c’est avec des précautions infinies et en s’enveloppant de protestations respectueuses. Nous traiterons la rente sans idolâtrie, comme il convient à la première et à la plus importante source de l’impôt.
L’État est une personne civile, la plus considérable de toutes celles qui composent la société ; à ce titre, l’État jouit d’incontestables droits.