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vous bien convaincre qu’il n’y a pas d’amélioration possible, ni pour la nation, ni pour le gouvernement, ni pour l’impôt, sans une loi de maximum qui fixe tout d’abord la limite extrême des dépenses d’État au dixième du produit brut. Et ce maximum ne doit encore être pris que pour provisoire : après dix ou quinze ans d’une pratique libérale, l’impôt doit tomber du dixième au vingtième et même au-dessous. Que si une longue habitude de l’autorité, jointe à la compétition des partis, à l’acharnement des factions ; si des abus invétérés et dangereux à abolir d’un seul coup et tous à la fois ne vous permettent pas de revenir d’un saut à la norme budgétaire, il faut vous en rapprocher peu à peu par une série de réductions. Le budget de la France a été prévu pour 1862 a 1, 929 millions (deux milliards en y comprenant les dépenses municipales et départementales). Il ne faudrait pas dix ans pour le diminuer de moitié : que serait-ce, s’il était permis de tailler dans le vif, d’attaquer hardiment les monopoles, et d’aborder la liquidation des dettes ?…

Les gros impôts sont les grandes iniquités dans l’impôt, l’absolutisme dans l’État, la résurrection de l’aristocratie, la dépression de la liberté, l’asservissement de la plèbe.


§ 6. — DÉCENTRALISATION GOUVERNEMENTALE.


En me voyant, à propos de l’impôt, entrer à tout moment dans des considérations de pure politique,