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s’en tiendrait aux conclusions de notre dernier chapitre devrait désespérer de la justice ; le spectacle de l’humanité n’aboutirait qu’à la faire prendre en haine et mépris. Cependant l’impôt, aussi bien que l’État, n’en assiége pas moins notre esprit comme une nécessité de logique et d’existence, et il est impossible d’admettre que ce qui se présente avec ce caractère de nécessité soit radicalement mauvais, subversif de toute espèce de droit. Il faut donc conclure, et c’est notre dernière ressource, que si la vérité et la justice dans cet ordre d’idées ne se rencontrent spécifiquement nulle part, c’est qu’elles existent organiquement dans le tout, qu’en conséquence la première chose à faire pour les trouver est de rechercher la raison du tout, et de reconstruire, mais avec plus de méthode, ce même tout.

Ces innombrables variétés de l’impôt, dont aucune ne nous a paru propre à devenir la base d’un système régulier, qui souvent nous ont paru absurdes, ridicules, essayons maintenant de les considérer comme les parties d’un grand organisme qui s’est développé en chaque pays spontanément, sans aucune préconception du souverain, d’après les influences et les déterminations du sol, de la race, de l’industrie indigène, de la politique, de la religion, etc. Chacune de ces parties, observée séparément, comme l’embryon possible d’un système de fiscalité, nous est apparue comme une idée subversive, injustifiable en théorie, inacceptable à la pratique : qui sait si, combinées entre elles, d’après les règles du droit et de l’écono-