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ment afin d’éviter la déception calamiteuse des projets vains et des réformes chimériques, mais aussi, mais surtout, afin de déterminer les conditions d’un régime plus équitable, d’une approximation de plus en plus grande de l’égalité.


§ 3. — QUE L’UNITÉ DE L’IMPÔT SERAIT LA PIRE DES RÉFORMES.


Une autre illusion dont nous devons être complétement revenus, est celle de l’unité de l’impôt. A cet égard, j’oserai me permettre de dire que l’opinion exprimée par le congrès est déplorable. Elle prouve une fois de plus combien des savants assemblés sont sujets à plus d’erreurs qu’un seul homme réfléchissant dans son cabinet, combien peu de lumière il y a à attendre de ces réunions scientifiques qui n’aboutissent qu’à des manifestations de contradictions.

De ce qu’aucune espèce d’impôt, examinée séparément et en elle-même, ne peut être tenue pour juste, équitable, rationnelle, pas plus l’impôt proportionnel que l’impôt de capitation, pas plus l’impôt progressif que l’impôt proportionnel, pas plus l’impôt sur le capital que l’impôt sur le revenu, pas plus l’impôt somptuaire que l’impôt de consommation, etc. ; de ce que l’iniquité et l’irrationnalité de l’impôt ont été signalées, par les économistes eux-mêmes, pour tous les cas possibles, il s’ensuit évidemment, — comment le congrès ne l’a-t-il pas compris ? — que l’hypothèse d’un impôt unique croule par sa base.

C’est en vue d’une plus grande exactitude et d’une