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connues de l’impôt : celles que nous avons pu omettre se ramenant toutes aux genres et espèces que nous avons examinés, tombent par conséquent sous la même critique ; leur omission ne peut en rien infirmer nos conclusions. Tous ces impôts, bien qu’établis pour la plupart depuis un temps immémorial, nous les avons successivement trouvés irrationnels, injustes, utopiques par conséquent, et nous avons conclu à leur condamnation, sinon tout à fait à leur rejet. Nous fera-t-on maintenant un reproche de ce laborieux examen sous prétexte que les conclusions en ont été invariablement négatives ? Rien ne serait plus déraisonnable. La vérité ne se découvre que par la discussion des hypothèses et l’élimination patiente de l’erreur. Car, comme on l’a dit il y a longtemps, il n’y a pas d’erreur absolue ; l’erreur n’est qu’une fraction de la vérité. Pour connaître la pleine et pure vérité sur l’impôt, non-seulement dans une société idéale, mais dans une société quelconque, dans une société prise au hasard à tous les moments de l’actualité, il importe d’avoir épuisé l’hypothèse, que cette hypothèse ait fait l’objet d’une expérience ou non ; il importe, dirai-je, d’avoir rassemblé tous les fragments de l’erreur.

Qu’il me soit donc permis, pour la certitude même de ce que j’aurai à dire plus tard, d’insister sur une théorie qui a, comme toute autre, son mérite. Je n’abuserai pas de la patience du lecteur.

J’appelle rente ce qui reste au cultivateur des produits de la terre qu’il cultive, après remboursement des frais de culture.