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citerai que deux, qui me dispenseront d’en nommer d’autres, Adam Smith et Rossi.

Le premier, après avoir discuté avec beaucoup de soin la manière de l’établir, conclut en disant qu’elle devrait être considérée comme loi fondamentale de l’État :

« Une taxe sur la rente des terres, qui varie avec cette rente, qui hausse et baisse selon les progrès et la décadence de la culture, est regardée par les économistes français comme la plus équitable de toutes les taxes… Quels que soient les divers états de la société, l’amélioration ou la décadence de la culture, et les variations dans la valeur de l’argent et celles du titre de la monnaie, une taxe de cette nature se prêterait d’elle-même, et sans aucune attention de la part du gouvernement, à la situation actuelle des choses ; dans tous les divers changements, elle serait également juste, également raisonnable. Il faudrait donc l’établir comme une règle perpétuelle et invariable, et en faire ce qu’on appelle loi fondamentale de l’État. » (Recherches sur les causes de la richesse des nations, livre V, chap. II, 2e partie, art. 1.)

Rossi juge les avantages de cet impôt presque dans les mêmes termes que ceux dont je me suis servi : il ne fait qu’une réserve, c’est que l’impôt sur la rente n’aille pas jusqu’à l’entière spoliation.

« La rente territoriale est-elle une bonne matière imposable ? Il est évident qu’elle l’est, si l’impôt dont on la frappe est assis sur des bases ration-