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meubles, le capital subsistances, le capital matière première, minerais, coton, pierre, bois, etc., selon la nature de l’objet.

On appelle encore capitaux les produits qui, réalisés ou transformés en numéraire, ont été engagés dans une production nouvelle, ou qui s’offrent à la reproduction. C’est ainsi qu’on dit d’un capitaliste que ses capitaux sont placés dans une maison de commerce ; d’un autre, qu’ils sont engagés dans un chemin de fer, dans une mine, dans un canal, dans une entreprise agricole ; d’un autre, qu’il a placé ses fonds, ou capitaux, sur hypothèque ou sur l’État.

Au point de vue de la réalité, le capital n’existe pas.

L’impôt sur le capital sera donc, ni plus ni moins qu’auparavant, un impôt sur la terre, impôt foncier ; un impôt sur les instruments de travail, actuellement impôt des patentes, contribution locative, taxe de consommation, etc.

Toute la différence sera qu’au lieu de ces taxations diverses de nom, de détermination, d’assiette, de répartition, on ramènera toutes les variétés de capitaux à une expression commune, c’est-à-dire à une évaluation en numéraire, d’après laquelle sera imposée la contribution. Or, c’est ici qu’est l’illusion de M. de Girardin. Toutes ces variétés du capital sont-elles réellement, comme il le pense, réductibles, au point de vue de l’impôt, à un même dénominateur ? Non, mille fois non ; et la preuve, c’est que d’après les usages établis, usages qui ne font que traduire fidèle-